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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 16:33

Musée des beaux-arts de Valenciennes

28 mars – 12 juillet 2009

 

Dès les premières toiles nous sommes étourdis par la puissance qu’elles dégagent. Au-delà de la matière, toute la force de la peinture de Rebeyrolle réside dans la brutalité « contrôlée » du geste. L’énergie, la rage traversent l’ensemble des œuvres présenté au musée des Beaux-arts de Valenciennes. Des touches de couleurs vives laissent des trouées béantes dans les couches sombres et surchargées de matière.

La peinture de Rebeyrolle est un hurlement qui questionne la condition humaine. Elle nous interpelle sur la misère, la douleur, la fragilité de notre condition.

Les vingt pièces présentées : 17 tableaux et 3 sculptures, jalonnent l’œuvre du peintre décédé en 2005. Elles nous permettent d’avoir un mince aperçu de son travail. Mélangeant figuration et zones plus abstraites où se déchaîne la couleur, Rebeyrolle a un sens aigu de la composition et de la mise en scène. Un objet se confond avec une giclure de peinture. Le contour d'un personnage s'estompe et s'enlise dans la couleur de l'arrière-plan. Natures mortes, paysages, figures isolées se succèdent dans la même violence et constituent les thèmes récurrents de son œuvre.

Les toiles vont du sublime à des expérimentations plus matiéristes. On se réjouit d’avoir pu frôler le travail de ce grand peintre du XXe siècle mais on ne peut que déplorer un accrochage médiocre. Le manque d’espace dessert l’œuvre du Maître. Il est impossible d’appréhender les toiles de grandes dimensions dans leur totalité. La vision ne peut être que partielle et fragmentée, ce qui nous empêche d’apprécier pleinement les explosions de matières, de couleurs, répandues sauvagement sur la toile. Le cloisonnement et l’enchaînement des cimaises nous interdit de confronter les toiles entre elles. Le parti-pris de l’accrochage chronologique, s’il permet de suivre l’évolution du travail, n’était peut-être pas des plus judicieux. Un accrochage thématique aurait davantage permis de comprendre les préoccupations artistiques de Rebeyrolle.

Si l’on est tenté dans un premier temps de rapprocher les toiles de Rebeyrolle de celles de Francis Bacon, c’est pour mieux les écarter par la suite. Rebeyrolle ne nous offre ni étrangeté, ni mythologie personnelle mais une violence brutale qui a l’air, malheureusement, trop universelle. D.R.

 


Paul Rebeyrolle est né le 3 novembre 1926 à Eymoutiers, en Haute-Vienne (France). Il est décédé à Boudreville le 7 février 2005. Après quelques voyages, Le peintre s'installe à Paris puis quitte la capitale en 1963 pour s'installer à la campagne.

 

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