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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 19:41

 Au musée Bourdelle à Paris, jusqu'au 24 juillet 2011
 


 

http://www.paris.fr/loisirs/musees-expos/musee-galliera/madame-gres-la-couture-a-l-oeuvre-au-musee-bourdelle/rub_5854_actu_93538_port_12995

 

Je rentre chez moi, il est déjà 19h, je viens de voir l’exposition « madame Grès », au  musée Bourdelle, c’était magnifique. 


On rentre dans un univers, celui de madame Grès  mis en scène pour l'exposition.

Les  sculptures de Bourdelle occupent l’espace ; d’ailleurs une des oeuvres (sorte de Vénus vétue d’une longue tunique) est installée dans une vitrine.

On se rapproche, ce n’est pas une sculpture, ces plis, ces drapés, c'est une robe moulée sur un mannequin,

une création non pas de Bourdelle mais de madame Grès.

 

 

Les photographies nous rappellent l’ambiance filmographique de Monsieur Cocteau.

Willy Maywald, 1954

 

robephotographe

 

 

               Les œuvres photographiques ponctueront ainsi toute l’exposition.

     

           robephotographe2                robephotographe3

 

                                            Boris Lipnitzki, 1939 et 1936

 

 


Au fond de cette première salle il y une petite estrade ; au-dessus un diptyque de photos grand format qui représente deux robes en aplats sur un fond noir ; ces visuels dégagent une présence quasi religieuse, nous sommes au cœur d’une chapelle.

 

robephotographe4

Katerina Jebb, 2011


Madame Grès (1903-1993) voulait être sculpteur, ses parents on choisit la couture. Elle a sculpté avec le tissus et est devenue une des plus grande.

Elle travaille ses robes en volume directement sur le mannequin ou le modèle ; elle fixe les formes avec ses épingles et n’utilise pas de patron à  plat ; chacune de ses pièces est unique et cousue à la main ; les plis et drapés (qui demandent une grande quantité de tissus) définissent son travail. Les motifs sont rares, elle utilise des couleurs neutres et sobres. 

 

robedarpee

 

Printemps-été, 1952

 


On sillonne entre les sculptures de tissus et de pierre, certaines sont sur des socles d’autres sur des mannequins ; c’est un lieu  où l’on respire grâce à  sa beauté architecturale, ses hauteurs de plafonds, ses pièces en enfilade (extension contemporaine réalisée par Christian de Portzamparc).

A travers les fenêtres du musée apparaît le jardin, l’atelier nous rappelle celui de Rodin (dont Antoine Bourdelle fut le collaborateur) ; une pièce voisine expose les œuvres du peintre Eugène Carrière.

Plusieurs artistes cohabitent dans ce lieu par leur présence ou par analogie avec d’autres créateurs.

Si Madame Grès rêvait d’être sculpteur, ça n’est pas son seul point commun avec Bourdelle ; il était également sensible à la mythologie Grecque (un des thèmes de ses œuvres), et l’on voit de manière très appuyée les plis de ses tissus dans ses sculptures . 

Et puis il y a cette salle avec les croquis de Madame Grès et ses planches de recherche avec des échantillons de tissus. 

C’est exposition met en scène beaucoup de talents, de créations, de médiums différents, j’en ai encore les yeux grands ouverts. 

C.L.

 

Photographies provenant du livre d'exposition : "Madame Grès, la couture à l'oeuvre", paris musées

Commissaire d’exposition : Olivier Saillard

Vidéo sur l’exposition : http://www.arte.tv/fr/3874206,CmC=3874236.html

 

 

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 16:56

Peintures et dessins 1946-1985

 

Exposition au BAM, Beaux-Arts de Mons(1), Belgique

Du 20 mars au 17 juillet 2011

http://www.bam.mons.be/les-expos

 

 

Pierre Tal Coat (1905-1985) né Pierre Jacob(2), peintre et dessinateur français a été quelque peu oublié par l’histoire de l’art moderne et contemporain. Pourtant cet artiste a connu ses premiers succès à la fin des années 30 en exposant son travail dans des galeries à Paris et à New York.

La peinture de Pierre Tal Coat oscille entre figuration et abstraction. Si parfois les sujets sont totalement abstraits, les titres des œuvres : Failles, Cercles de pierre… nous ramènent souvent à une réalité simple et concrète. Grand observateur de la nature, Pierre Tal Coat montre une sensibilité particulière à l’égard des paysages, de la lumière et des couleurs. Ami du poète André du Bouchet (3) à partir de la fin des années 1940,  il illustre à plusieurs reprises les recueils de poésie en choisissant  un style graphique minimaliste et assez fluide.

 

Au fil de l’exposition, nous découvrons les sujets qui ont guidé l’œuvre de Pierre Tal Coat. Le rapport corps-nature, les coloris terreux ou célestes illuminent sa peinture et ses dessins. C’est avant tout un artiste de la sensation. Attentifs aux signes et aux couleurs qui ont marqué les civilisations les plus anciennes, Pierre Tal Coat s’est intéressé aux vocabulaires formels des œuvres pariétales de la grotte de Lascaux. Il s’est inspiré de ces représentations pour enrichir son propre travail en se concentrant sur la fabrication de la couleur et sur les effets visuels de son application. Ces recherches le guideront jusqu’à la fin de sa vie.

Loin de l’agitation artistique de la capitale française, Pierre Tal Coat préfère construire son œuvre dans le calme de son atelier à Dormont.

Travailleur infatigable, c’est la matière picturale qui motive ses choix et oriente ses recherches. Formellement, on ne peut s’empêcher de rapprocher son œuvre de celles des expressionnistes abstraits américains. Les masses colorées, les légères variations lumineuses de la matière nous évoquent l’œuvre de Mark Rothko.

Cependant, Pierre Tal Coat ne cherche pas à atteindre une dimension spirituelle supérieure mais se concentre sur son environnement proche, notamment, le vol des hirondelles, les paysages de bord de Seine qu’il a parcouru, accompagné par son ami André du Bouchet.

 

Contente d’avoir découvert ce grand peintre, j’espère que la rétrospective proposée par le BAM permettra au public d’apprécier à sa juste valeur cet artisan de la matérialité picturale.

 

D.R.

 

1 La ville de Mons sera Capitale européenne de la culture en 2015.

 

2 Pour visualiser des reproductions d'oeuvres, vous pouvez consulter le site officiel sur l'artiste :

http://www.tal-coat.fr

 

3Pour plus d’informations sur le poète André du Bouchet  vous pouvez consulter le site internet de la maison d’éditions Gallimard : http://www.gallimard.fr/catalog/html/event/dubouchet.htm

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 13:22

 

 

Balthasar Burkhard

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches

Au MAC’s, (Musée des arts contemporains), Site du Grand Hornu, Belgique

Du 27 février 2011 au 29 mai 2011

http://www.mac-s.be

 

Balthasar Burkhard (1944-2010), photographe suisse peu connu, fait l’objet d’une très belle exposition au MAC’s du Grand Hornu en Belgique. L’espace architectural de cet ancien site industriel de charbonnage, réhabilité en centre d’art, se marie à merveille avec l’œuvre délicate et sensible de Balthasar Burkhard.

 

vue_grand-hornu.jpg


Fleurs, paysages, portraits d’animaux… peuplent l’univers photographique de cet artiste suisse. A priori, rien de révolutionnaire ou de très contemporain mais c’est la manière dont il traite ses sujets (maîtrise de la lumière, choix du cadrage, du format et des techniques utilisées) qui atteste que l’on est face à un grand maître de la photographie.

Balthasar Burkhard nous ouvre les portes d’un monde enchanté. Le choix de sujet issu de la tradition picturale (nature morte, paysage, étude quasi scientifique…), les différentes techniques photographiques employées et les références implicites contenues dans les images nous font remonter le temps. Le portrait de son groupe d’Iris ne peut que nous renvoyer aux études subtiles d’Albrecht Dürer (1471-1528)  peintes à l’aquarelle.

Les héliogravures(1) de Balthasar Burkhard nous évoquent les débuts incertains et magiques de la technique photographique. Difficile de ne pas se laisser séduire par le travail du photographe suisse. Il réussit par des moyens simples à charmer notre regard autant que notre intellect.

Les photographies en noir et blanc sont également de grande qualité mais d’une approche plus classique. Il propose le portrait touchant d’une ménagerie. Les animaux posent fièrement même s’ils ont l’œil triste et le pelage terne. Cette série nous renvoie à leur piètre condition de bête de foire.

L’utilisation du papier photographique baryté ainsi qu’une pratique de la photographie hautement maîtrisée nous révèlent des détails incroyables. Chaque poil du pelage se détache nettement de l’image, la texture de la peau ridée de l’éléphant paraît incroyablement réelle. On se surprend à scruter l’image, à essayer de voir l’infiniment petit.

La force des photographies de Balthasar Burkhard réside certainement dans cela : sa capacité à guider notre regard, à inviter le spectateur à se rapprocher physiquement mais également psychologiquement des sujets photographiés. On partage la mélancolie de ses bêtes coupées de leur environnement naturel.

L’ambiance sereine qui baigne sa série sur les paysages alpins ou sur les natures mortes, atteint le spectateur. Burkhard nous offre un très beau moment de contemplation. Il nous fait réfléchir sur notre propre existence : notre histoire culturelle, les mythes, notre rapport à la nature...

 

burkhard_photo_01.jpg

Il tend à brouiller les pistes entre les différents domaines artistiques. On croit voir de la peinture et on se trouve face à une photographie. Cette légère confusion nous interpelle. On pense au mouvement pictorialiste de la fin du XIXe siècle où les photographies nous rappellent certaine composition picturale. On pense au travail de Gerhard Richter qui à l’inverse peint avec une telle dextérité que l’on croirait voir une photographie (Betty, 1988).

Cette façon de rapprocher les médiums par l’emprunt des codes et du langage, permet à Burkhard de mieux cerner son sujet et de lui donner de la profondeur. Ses photographies invitent à la méditation.

 

D.R.


1Héliogravure : Procédé d’impression où le sujet (image, texte…) est fixé sur une plaque de cuivre grâce à une gélatine photosensible. Ce procédé très fréquent au XIXe siècle a été rapidement abandonné.


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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 00:43

du 8 février au 15 mai 2011 au musée du quai Branly à Paris

 

Commissaire d’exposition : Hana Chidiac, Directeur Artistique Christian Lacroix

http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/l-orient-des-femmes-vu-par-christian-lacroix.html

 

 

Je m’attendais ,n’ayant rien lu sur cette exposition sinon le titre, à un lien plus explicite entre : les œuvres des femmes orientales et celles de Christian Lacroix(en exposant son travail on aurait pu voir  l'influence orientale, tout le monde n'étant pas un connaisseur de son oeuvre) ; en fait il y a juste eu un texte explicatif de l'artiste.

De même en arrivant au musée,sous le titre de présentation, était écrit en gras : sous le haut patronage de Madame Bruni-Sarkozy, puis plus bas l'expo était encouragée par la Fondation Bettencourt Shueller...

pourquoi faut-il toujours que les gens tirent la couverture vers eux ? Doit-on maintenant associer ces noms aux artisanes orientales ? C'est bien, ça leur redore le blason, enfin continuons...(et si on écrivait sponsorisé par le savoir-faire, le talent, l'humilité et la qualité).

 

Cette exposition m’a semblé un hymne au savoir-faire de la femme orientale, c’est beau !

Il était une fois des femmes au Proche-Orient(du nord de la Syrie au desert du Sinaî) 

carte

qui avec leurs aiguilles brodèrent des robes de fêtes, de mariages ; les teintures étaient naturelles et leur travail était si beau qu’il nous rappelait des œuvres picturales. Sans titre - 2

Robe de femme mariée syrienne

 

Les associations des couleurs, les motifs, les symboles, les messages témoignaient d’une finesse de goût, d’une transmission de savoir et du « temps ».

Sans titre - 1

 

Robe de fête de femme palestinienne, jellayé, vers 1920

 

Pour moi, cette exposition est aussi le témoignage du « temps » ; l’importance de prendre ce temps pour faire des pièces de qualité ; chaque robe vous dit : « je suis belle, je raconte des choses(d’où vient ma maîtresse, ses couleurs favorites ou symboliques), je traverse les décennies mais j’ai été faite à la main, choyée, je suis une pièce unique, personnalisée et ça prend du temps (parfois des années)et ça vaut le coût ».

 

robe-d-enfant-13siecle.JPG

 

Robe de fillette du mont Liban au 13ième siècle

 

Pour nous qui sommes des générations qui ne savent pas forcément attendre qui ont rapidement accès aux choses, alors voilà il y a cette exposition du beau qui prend du temps.

Et puis, il y a une petite pièce ; dans cette petite pièce on peut voir une série de croquis d Elisabeth d’Aumale ; elle a durant ses voyages en Orient, réalisé en 1928, une série de gouaches qui représente des robes orientales à plat sur papier ; la peinture de chacune d’elles est minutieusement exécutée. Cette série est pour moi toute à fait contemporaine, belle, épurée, colorée. Bien qu’elle ait été faite pour créer des patronnages c’est une œuvre d’art en soit.

Dans la revue L’Oeil Hors-Série sur cette exposition, Christian Lacroix explique au sujet des tissus :

« ils sont évidents et ne parlent pas seulement au regard et au toucher, mais également à l’oreille avec le bruissement des tissus, le tintinnagrelots parfois…On imagine ensuite les parfums qui, jadis, devaient accompagner tout aussi généreusement ces tenues, dont la richesse met l’eau à la bouche. Ainsi tous les sens sont comblés. »

 

Les photos de cette articles ont été prises à partir du magasine l'Oeil, qui en plus  d'être interessant a le mérite d'être vendu à un prix raisonnable.

C.L.

http://www.franceculture.com/emission-la-grande-table-ballade-dans-l-exposition-l-orient-des-femmes-vu-par-christian-lacroix-20-0

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 12:52

 

 

19 octobre – 23 décembre 2010

A la MAV (Maison de l’Architecture et de la Ville), Lille

www.mav-ndpc.com

 

Entre art et design, la Maison de l’Architecture et de la Ville à Lille propose une exposition qui regroupe deux domaines artistiques différents et pourtant complémentaires : L’architecture et le graphisme, le design d’espace et de communication.

A travers six thématiques, richement documentées, cette exposition nous permet d’explorer les connexions, de cerner les liens qui existent entre ces deux domaines présentés.

Le foisonnement des documents exposés : revues, photographies, plans, vidéos empêchent peut être le spectateur non initié de comprendre les enjeux mis en avant par l’équipe de la MAV. Il faut dire que c’est la première exposition qui s’aventure dans ce passionnant mélange du ‘signe bâti’ et du ‘signe graphique’.

Extraits de revues d’art spécialisées en graphisme et en architecture, photographies d’espace architectural investi par la signalétique, travail typographique ou vidéos, témoignent des liens étroits qui se tissent entre les disciplines. Les sources d’inspiration sont multiples et les échanges féconds entre les deux disciplines qui ont pour fonction, entre autre,  de créer des signes et du sens dans un univers urbains où l’empilement des signes (affiches, enseignes, couleurs, néons…) donnent le vertige.

Les formes et les structures architecturales sont souvent le point de départ à des expérimentations typographiques et graphiques.

Six pistes d’étude sont proposées par la MAV :

- Graphisme sur l’architecture (Publications consacrées à l’architecture)

- Graphisme vers l’architecture (signalétique directionnelle)

- Graphisme dans l’architecture (lettrage)

- Graphisme autour de l’architecture (Travail d’identité et de communication d’institutions sur l’architecture)

- Graphisme suivant l’architecture (Prégnance d’une architecture sur un travail graphique)

- Graphisme or l’architecture

Les références pour chacune de ces thématiques sont nombreuses et très intéressantes. Deux d’entre elles ont particulièrement retenu mon attention : Graphisme dans l’architecture et Graphisme suivant l’architecture. Le rapport à la géométrie est une constante dans les différentes références proposées. Pour les graphistes, le langage formel se développe à partir des formes et des structures architecturales dont ils reprennent les codes visuels : Le jeu des pleins et des vides, la répétition d’un module, la technique de l’assemblage…

Ces deux thématiques me paraissent complémentaires dans le sens où elles inversent tour à tour le rapport entre graphisme et architecture.

Dans le premier cas c’est le graphisme qui détermine ou influe sur la forme architecturale finale.

La seconde thématique souligne le procédé inverse, c’est la forme architecturale qui va donner naissance au graphisme accompagnant le bâtiment.

Le foisonnement des références m’a rendu difficile le choix des œuvres que j’ai décidé de présenter. Loin du simple constat ou d’une démonstration d’un savoir-faire technique qui peut parfois étouffer l’élan créatif ; les exemples proposés font état d’un réel dialogue entre graphisme et architecture.

Le ‘chapitre’ Graphisme dans l’architecture propose des œuvres qui ont certainement nourri la jeune génération de graphistes et typographes actuels. Comment ne pas rapprocher le pavillon des livres pour la biennale internationale des arts déco à Monza en Italie (1927) de l’artiste futuriste Fortunato Depero, des architectures en typographie de New York du vidéoclip The Child réalisé par le collectif de graphiste H5 (www.h5.fr) ?

Fortunato Depero qualifie son travail d’ «architecture typographique». Les lettres deviennent la structure et les motifs décoratifs du pavillon. On ne peut ignorer ici l’influence des théories futuristes sur son travail : le rapport à la ville, à son tumulte, à la vitesse et aux signes de la cité moderne. La lettre passe du plan au volume et détermine la forme globale du pavillon. L’effet produit est certes très décoratif mais plutôt que d’engager un travail d’enseignes ou de signalétique sur-ajouté au bâtiment, Depero opte pour un texte qui se transforme en un temple dédié au livre.

Le deuxième travail graphique propose la démarche inverse. Le graphiste Pierre di Sciullo joue avec les modules géométriques de l’architecture du CND (Centre National de la Danse) pour créer la typographie de l’enseigne ‘danse’ qui s’érige en haut du bâtiment. Ces ‘lettres qui dansent’ rappellent à la fois la forme architecturale du lieu mais également sa fonction.

Autre démarche, celle des graphistes d’Autobus impérial, Cette fois-ci c’est la typologie du matériau utilisé pour revêtir les parois des Bains des docks au Havre qui va servir de base pour créer une typographie pour la signalétique du lieu.

La simplicité est de mise mais le résultat est efficace. Les graphistes se sont servis des formes géométriques dessinées par l’assemblage des carreaux de faïence pour intégrer directement les textes directionnels.

La deuxième thématique Graphisme suivant l’architecture,  montre que c’est l’enveloppe du bâtiment, son aspect général qui sert de source d’inspiration aux graphistes. Deux exemples emblématiques, parmi tous ceux présentés par la MAV, peuvent être cités. Le logo du centre Pompidou réalisé par Jean Widmer en 1977. Par la simplification des formes et le traitement en noir et blanc, Widmer crée un logo qui a fort impact visuel qui rappelle l’architecture du centre.

Stefan Sagmeister reprend ce procédé pour créer l’identité visuelle de la Casa da Musica de Porto. La forme de l’architecture peut se transformer en symbole d’une institution culturelle. La casa da Musica de Porto, imaginée par l’architecte et théoricien Rem Koolhaas a une forme très particulière et tranche avec un univers urbain peu fantaisiste. Au départ Stefan Sagmeister refuse la facilité et rejette l’idée de prendre la forme architecturale comme logo. Après réflexion, il décide de réduire la forme architecturale à l’essentiel et de la décliner en six logos faisant écho aux six façades du bâtiment. Le résultat est tout à fait probant et montre encore une fois les liaisons qui se créent entre formes architecturales et graphisme.

 

Au travers de ces quelques exemples, on constate aisément que les frontières entre arts plastiques et arts appliqués sont de plus en plus poreuses. Ce dialogue incessant entre différents domaines et différents médiums permet de penser la forme artistique dans sa globalité et remet au goût du jour l’utopie d’un art total initiée par De Stijl ou le Bauhaus.

Au-delà du simple constat formel, la relation entre graphisme et architecture permet de repenser le signe dans la ville. Comment se faire voir dans une société de plus en plus urbanisée remplie de signes et de symboles ? Ces expérimentations permettent de créer de nouveaux repères et un nouveau langage dans la ville qui échappent aux signes commerciaux et introduisent un peu de poésie dans les milieux urbains.

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 13:43

Exposition au musée Guimet à Paris du 7 juillet au 15 novembre 2010

http://www.guimet.fr/ 


 

Je m’interesse depuis peu, à la beauté des tissus batik,  

 

batic.jpg

 

 

ce qui m’a conduit à visiter le musée Guimet qui est spécialisé dans les arts anciens et l’archéologie de l’Asie orientale et extrême orientale .

Au premier étage, il y a une bibliothèque peuplée d’éditions anciennes illustrées, ainsi que des pièces emplies de joailleries, de costumes et de tissus travaillés ; en sortant d’une de ces pièces, je me retrouvais face à des photos grands formats  représentant des architectures orientales (arcade, porte, tapis persan). Une réelle  poésie émanait de ce travail, dans un premier temps je pensais d’ailleurs que ces visuels étaient des ouvrages : de tissage ancien, de broderie.


tapis.jpg

 

 

« Un exemple ? Une des œuvres présente, grandeur nature, l’aspect d’un précieux tapis d’orient, avec ses figures de style habituelles et ses subtiles harmonies de couleurs. Si l’on s’approche, on s’aperçoit que sa trame est constituée de scènes proprement horrifiques, puisqu’elle est composée de prises de vues d’abattoir en pleine activité, où les moutons en troupeaux passent un ultime mauvais quart d’heure. Il s’agit de scènes volées dans l’abattoir de Lahore, ville du Pakistan où est né, vit et travaille Rashid Rana. » extrait du texte d’ Alain Dreyfus d’artnet magasine sur le web.

 

En me rapprochant, je constatais que ce travail était un montage photographique : des bandes de photos numériques sont  entrelacées (tel un quadrillage) et recomposent ainsi une photo finale.


Ce procédé n’a rien en soit de novateur et ces dernières années, notamment dans de nombreux salons de peintures et autres galeries, on peut voir des artistes tels Serge Mendjinsky utilisé de tels montages.

menjinsky.jpg

"Walk don't walk".

Lorsque l’on regarde de manières approfondies les séquences d’images de Rashid Rana, on y voit des morceaux de viande suspendus, des rouges éclatants, créant un contraste avec l’image définitive.

Toutes ces photos miniatures (à la manière de pixels)   me renvoyaient à d’autres séquences : les miennes ; celles dans lesquelles on vous plonge dès votre entrée d’élève aux Beaux-arts : une partie de l’histoire contemporaine plutôt « trash » :  

Je me revoyais feuilleter le travail des artistes activistes viennois et de leurs performances sanglantes,


le-boeuf-de rembrandt

Le boeuf écorché, Rembrandt 1638

 

les œuvres du body art ou encore le thème de l’écorché qui a traversé le temps (Rembrandt, Houdon, Soutine).



soutine le lapin écorché 1921-1922 écorché

Le lapin écorché, Soutine 1921-1922 

 

« Perpétuel Paradoxe », entre ce qu’on croit voir et ce qui est…

L’image esthétique finale que l’on voit contraste par sa poésie avec les détails sanglants de sa composition.

 

Mais qu’avais-je compris de Rashid Rana, de ce qu’il nous racontait … rien, du moins pas encore…

 

Rashid Rana est considéré comme le plus grand artiste pakistanais pour ses montages photographiques numériques, ses sculptures ou encore ses installations vidéo.

J’avais regardé ce travail en omettant de lire « Rashid Rana est …pakistanais »

La situation du Pakistan subit de très nombreux attentats par différents groupes d’activistes ;

C’est toute cette violence et ce quotidien de peur, qui est retranscrit de manière subtile dans ces pixels d’images.

Ses œuvres n’ont aucun rapport avec les intentions esthétiques provocatrices de certains mouvements antérieurs cités plus haut, c’est d’ailleurs l’inverse. Elles ne sont pas exhibées, mais révélées avec pudeur dans un second temps.

 

Je n’ai pas vu le reste de ses photos, aussi je me permets de citer un article que j’ai particulièrement apprécié pour décrire la suite de son travail :

C.L.

 

La vidéo sur le site d’Arte est intéressante on y voit l’artiste et son travail, merci à D.R. pour me l’avoir faite découvrir .

http://videos.arte.tv/fr/videos/rashid_rana_perpetuel_paradoxe-3379090.html,

 

 

« On trouvera dans cette exposition des images beaucoup plus frontales, telle cette reproduction de la célébrissime toile de Courbet, l’Origine du monde, dont on laissera au visiteur le soin de découvrir de quoi elle est constituée. Rashid Rana, qui exerce aussi des talents de professeur à l’université de Lahore, connaît sur le bout des doigts l’histoire de l’art occidental. Ce n’est pas tant l’aspect scandaleux de cette toile, qui, faut-il le rappeler, représente un sexe de femme velu généreusement offert, qui a passionné l’artiste pakistanais, c’est l’aspect novateur du cadrage chez Courbet : « Alors que ses contemporains représentaient toujours des scènes dans leur totalité, Courbet, dit-il, à été le premier artiste à utiliser la technique du zoom ». « Perpétuel paradoxe » n’est pas un titre de circonstance : Rashid Rana, qui joue, dans toutes les dimensions (y compris en 3D), sur le vu et le non vu, pointe violemment les antagonismes que notre époque cherche à simplifier ou à voiler. « En ces temps incertains, reprend-t-il, nous avons perdu le privilège d’avoir une vision du monde sans équivoque. Aujourd’hui, chaque image, chaque idée et chaque vérité comprend en même temps son contraire. » extrait du texte sur l’exposition  par Alain Dreyfus

 


 

Ainsi  tel le Louvre et Versailles, le musée Guimet associe art ancien et art nouveau.

Des expositions d’art contemporain se promènent le long des murs de nos vieux musées.

Dans notre société actuelle saturée d’images on cherche encore et toujours à attirer notre attention : ne vous endormez pas, attendez… Des idées jaillissent encore et toujours.C.L.

 

 

 

 

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 16:47

Jérémy LIRON : Landscape(s)

Lab Labanque, Béthune

14 octobre 2009 – 31 janvier 2010

 

Vingt tableaux de format carré (120 x 120 cm) retracent le trajet de Jérémy Liron : Lyon-Béthune pour arriver jusqu’aux salles de l’ancien appartement du directeur de la banque de France.

Derrière les vitres d’un train ou d’une voiture, le peintre a pris des photographies de paysage que l’on pourrait qualifier de non lieux.

Paysages sans spécificités, friches industrielles, bâtiments issus des concepts modernes bafoués forment les environnements qui servent de points de départ aux paysages peints de Jérémy Liron.

 

Vingt tableaux : format identique, même ciel bleu sans nuages derrière un plexiglas ; ainsi est créée une série uniforme qui implique l’image du spectateur dans l’œuvre. Les silhouettes se reflètent et se trouvent prises au sein de la représentation. Seule présence humaine, ses ombres mouvantes parasitent l’œuvre et nous empêchent de la discerner dans sa totalité. Nous sommes contraints de nous déplacer, de changer de point de vue pour embrasser et reconstituer mentalement le paysage. Finalement, nous sommes face à des fragments de paysages. Fragments car ce sont vingt tableaux qui retracent un trajet de 690 km. Fragments encore puisqu’ils témoignent  d’une temporalité et d’un espace discontinus. Ce sont les choix plastiques presque protocolaires qui permettent de créer une cohérence entre chaque tableau.

Le reflet nous renvoie également à l’expérience du peintre prenant ses photographies derrière des vitres et des habitacles qui déterminent déjà un format et un point de vue.

 

Beauté fragile et anecdotique, il est difficile d’identifier les lieux qui ont servis de point de départ à l’artiste. Ils pourraient être ici ou ailleurs, un peu comme les chevalements des Becher, à la fois unique et sériel.

La matière picturale est bien présente, couleurs chatoyantes, coulures et traces de fond d’or. Mais on tend vite à l’oublier. Le sujet n’est non pas traité avec froideur mais avec distance. Bien plus que les paysages, c’est un temps et un espace suspendu qui habitent l’œuvre de ce jeune peintre.

 

Dans la lignée de peintres comme Yvan Salomon ou David Schnell ; Jérémy Liron, archéologue du présent, interroge par l’intermédiaire de ses œuvres notre rapport au paysage et donne un peu de dignité à ces lieux que peu de personnes acceptent de voir.

 

D.R.

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 16:39


En apprenant que le centre Pompidou faisait une exposition sur les femmes artistes, j’ai ressenti un soulagement, enfin ! ! !

J’ai été déçu.

Paradoxalement au titre de l’exposition, les femmes artistes ne sont pas, pour moi, mises en valeur.

Il s’agit d’un melting-pot historique d’œuvres, mêlant tous les différents médiums.

L’atmosphère est labyrintique, tout est ouvert sur tout.

Il en ressort une tentative laborieuse de mettre en avant l’intellect féminin et pourquoi pas l’esthétisme des œuvres ?

Il serait injuste d’en rendre responsable les artistes, car beaucoup de travaux nous parlent.

J’ai personnellement remarqué :

Les affiches pleines d’humour des Guerilla Girls ; elles mettent en lumière la prèsence insuffisante des femmes dans les galeries et dans le monde de l’art.  Les dessins de fleurs à la sanguine de Naja Méhadji(2002-2005) ; son travail est aéré, précis et beau.

L’installation de Christina Iglesias(2002 ). Son travail est une suspension de tapis tressés, 

les formes évidées des tapis sont des sortes d’idéogrammes ; Leurs ombres sont projettées sur les murs et au sol ; cela créait une ambiance tamisée et orientale, on voyage.

-Le baiser de l’artiste, de Orlan

« Le Baiser de l’artiste en échange d’une simple pièce de cinq francs. L’artiste est assise derrière une photo de son buste grandeur nature à côté de son effigie en madone. Sa prestation déclenche un énorme scandale et elle se voit renvoyée de l’école de formation d’animateurs socioculturels où elle enseigne depuis plusieurs années! C’est le début de la reconnaissance. » description de Philippe piguet

 

On retrouve la majeure partie des peintres au second étage de l’exposition.

Certaines pièces sont réservées aux femmes plasticiennes, on retrouve entre autre :

-Joan Mitchell, Sonia delaunay, Helen Frankenthaler, Maria Elena da Silva.

Mais la majeure partie(où se glisse des artistes de renom tel Dora Maar, Tamara de Lempicka) est occupée par « la présentation des collections modernes…dont le musée possède un fond important tels que  Picasso, Brancusi, Matisse, Delaunay, Léger, Rouault, Hantaï…brochure de l’esposition).

D’ailleurs la qualité écrase tout et contraste avec le peu d’œuvres plastiques féminines présentées.

Les peintures et dessins de Marie Laurencin, Suzanne Valadon se débattent vaillement dans leur petit espace.

On attendait plus d’œuvres plastiques et contemporaines, où sont-elles ?

L’intention était bonne, je ne suis pas convaincu du résultat, beaucoup de bruit…

 

Il est interessant de remarquer que le commissaire d’exposition est une femme  : Camille Morineau . Elle est conservateur au Musée national d’art moderne, et a été longtemps critique d’art au journal Libération et ancienne rédactrice en chef de Beaux-art…

Les co-commissaires sont :

-Quentin Bajac, collections photographiques

-Cécile Debray, collections historiques

-Valérie Guillaume, collections architecture et design

-Emma Lavigne, création contemporaine et prospective,

conservateurs au Musée national d’art moderne.

C.L.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 16:33

Musée des beaux-arts de Valenciennes

28 mars – 12 juillet 2009

 

Dès les premières toiles nous sommes étourdis par la puissance qu’elles dégagent. Au-delà de la matière, toute la force de la peinture de Rebeyrolle réside dans la brutalité « contrôlée » du geste. L’énergie, la rage traversent l’ensemble des œuvres présenté au musée des Beaux-arts de Valenciennes. Des touches de couleurs vives laissent des trouées béantes dans les couches sombres et surchargées de matière.

La peinture de Rebeyrolle est un hurlement qui questionne la condition humaine. Elle nous interpelle sur la misère, la douleur, la fragilité de notre condition.

Les vingt pièces présentées : 17 tableaux et 3 sculptures, jalonnent l’œuvre du peintre décédé en 2005. Elles nous permettent d’avoir un mince aperçu de son travail. Mélangeant figuration et zones plus abstraites où se déchaîne la couleur, Rebeyrolle a un sens aigu de la composition et de la mise en scène. Un objet se confond avec une giclure de peinture. Le contour d'un personnage s'estompe et s'enlise dans la couleur de l'arrière-plan. Natures mortes, paysages, figures isolées se succèdent dans la même violence et constituent les thèmes récurrents de son œuvre.

Les toiles vont du sublime à des expérimentations plus matiéristes. On se réjouit d’avoir pu frôler le travail de ce grand peintre du XXe siècle mais on ne peut que déplorer un accrochage médiocre. Le manque d’espace dessert l’œuvre du Maître. Il est impossible d’appréhender les toiles de grandes dimensions dans leur totalité. La vision ne peut être que partielle et fragmentée, ce qui nous empêche d’apprécier pleinement les explosions de matières, de couleurs, répandues sauvagement sur la toile. Le cloisonnement et l’enchaînement des cimaises nous interdit de confronter les toiles entre elles. Le parti-pris de l’accrochage chronologique, s’il permet de suivre l’évolution du travail, n’était peut-être pas des plus judicieux. Un accrochage thématique aurait davantage permis de comprendre les préoccupations artistiques de Rebeyrolle.

Si l’on est tenté dans un premier temps de rapprocher les toiles de Rebeyrolle de celles de Francis Bacon, c’est pour mieux les écarter par la suite. Rebeyrolle ne nous offre ni étrangeté, ni mythologie personnelle mais une violence brutale qui a l’air, malheureusement, trop universelle. D.R.

 


Paul Rebeyrolle est né le 3 novembre 1926 à Eymoutiers, en Haute-Vienne (France). Il est décédé à Boudreville le 7 février 2005. Après quelques voyages, Le peintre s'installe à Paris puis quitte la capitale en 1963 pour s'installer à la campagne.

 

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 16:03
En 2008, une grande rétrospective lui a été consacrée, organisée par trois musées : la Tate Britain de Londres (février-mai), le Musée d'Art moderne de la ville de Paris(juin-septembre), et la Schirn(Shirn Kunsthalle ou Schirn Kunsthalle Frankfurt) de Francfort (octobre-janvier).



En allant voir l'exposition Peter Doig, je ne m'attendais à rien de précis, ne connaissant pas son oeuvre. Je mis un pied dans un monde, un monde de poèsie finement travaillé. J'imagine l'artiste minutieux, car sa peinture n'est pas dans le mouvement mais plutôt dans l'application.
Il crée différentes couches de peinture sans alourdir son travail avec trop de matière ; il utilise des effets de lavis, de coulures et vaporise la peinture en superposition, ce qui crée un univers aèrien, entre rêve et réalité.
Sa toile nous rappelle des impressions de tissus. Peter Doig a une technique picturale qui pourrait se suffire et rester dans l'abstraction pourtant, il rajoute à son oeuvre une dimension narrative.


Il représente une maison isolée, un reflet dans un lac(nottament un canoée, la nature(forêt, champs), des paysages urbains. Ses peintures donnent une impression de vide et d'espace. On se retrouve alors dans un univers mystérieux proche du polar, où différentes formes de présence humaine apparaîssent. Lorsque ses personnages sont plus lisibles, ils se révèlent étranges.

L'artiste a toute une réflexion et une recherche picturale pour les trouver. Ainsi pour le tableau : "Houses of pictures", l'homme qui regarde la vitrine est un passant pris en photo :
"quand j'ai aperçu un homme vêtu un peu comme Johnny Cash, avec un manteau long et un chapeau noir, en cuir, de longs cheveux noirs et des bottes de cowboy...l'ai tout de suite photographié"(extrait du livre « Peter Doig » d’Adrian Searle, Kitty Scott, Catherine Grenier, col. Phaidon).
 Les deux personnages dans "Auberge à Muldentalsperre, 2000-2002", semblent déguisés ; l'artiste s'inspire d'une photo de lui-même et d'un ami costumés. "Je crois que j'ai plus de plaisir à peindre un costume et l'attitude d'une personne induite par son vêtement que la chair"(extrait du livre « Peter Doig » d’Adrian Searle, Kitty Scott, Catherine Grenier, col. Phaidon).



Une des singularités de Peter Doig est qu'il utilise une partie de son atelier avec son ami Che Lovelace, pour faire une salle de projection, une fois par semaine, où l’entrée est gratuite. Il crée lui-même l'affiche le jour de la sortie du film. C.L.

Né en Ecosse en 1959, Peter Doig a été élevé à Trinidad et au Canada. A l’âge de 20 ans, de retour en Grande-Bretagne, il suit des études artistiques à Wimbledon School of Art, puis à Saint Martin’s School of Art entre 1980 et 1983. En 1989, il reprend des études à Chelsea School of Art, après un séjour de trois ans au Canada. Dès le début des années 90, son travail est reconnu, notamment grâce à une exposition personnelle à la Whitechapel Art Gallery en 1991. Son approche très caractéristique de la peinture lui permet une reconnaissance sur la scène internationale.
(biographie reprise sur http://www.artscape.fr/peter-doig-musee-art-moderne-ville-paris/).
 

Commentaires à partir de l’article de Guy Boyer sur Connaisance des arts :

« Voici une exposition d’art contemporain dans un musée que l’on attendait avec impatience. Peter Doig, artiste écossais né en 1959, était l’un des rares peintres présents lors de l’accrochage de réouverture du nouveau MoMA à New York. Soutenu par le publicitaire et collectionneur anglais, Charles Saatchi, il a vu sa cote s’envoler en février dernier, lorsque sa toile, White Canoe (1991),
a été adjugée dix millions de dollars. Un prix record pour un artiste qui ne fait pas partie du top 10 mondial... d’autres, dont je fais partie, ne lui concèdent qu’un savoir-faire savant.
Dans ces grands formats, on retrouve tout mélangés les sujets de Bonnard, l’expressionnisme de Munch, les couleurs de Van Gogh, l’ironie d’Ensor…
Chaque toile est parfaite dans l’équilibre de sa composition, la répartition habile des touches de couleurs, le choix du sujet (nature calme et éternelle, maisons au milieu de la forêt, personnage solitaire, atmosphère pleine de mystère) mais il y manque la force et la conviction que l’on est en droit d’attendre pour un artiste de cette trempe. Tout baigne dans une ambiance ouatée très New wave.
L’œuvre est un pot-pourri de citations, piquées aux grands maîtres du passé. Certes il s’agit de peinture, support mal aimé depuis une trentaine d’années, mais l’on pourrait convoquer ici vingt peintres français tout aussi habiles et sans doute beaucoup plus engagés. Qu’on nous les montre ! »
Guy Boyer connaissance des arts

Il suffit d’être face à une œuvre de Peter Doig, pour savoir que nous sommes devant une œuvre contemporaine ; nous sommes là et non devant une œuvre passée appartenant à Bonnard, Van Gogh ou Ensor.
L’artiste a le droit d’être en continuité avec d’autres artistes, de transmettre et de prendre. Si Guy Boyer attend de l’engagement, je lui demande « en quoi ».
Car dans son article, le terme "engagement" n'est pas défini ; qu'attend-il ? une peinture sociale,  politique,  une spécificité picturale ?
L’artiste a le droit de s’engager dans un univers de tranquillité, habité d’étoiles et de flocons de couleurs, dont nous avons tous besoin(ce qu’il semble avoir oublié).
L' art est « normalement », un lieu de liberté où chacun exprime son univers de differentes façons. Les artistes n’ont pas les mêmes choses à dire, et c’est tant mieux, car s'ils étaient dans cette obligation, cela porterait un autre nom.
Guy Boyer semble également s'étonner du "prix record" de l'oeuvre, sa ponctuation "..." en fin de phrase, sous entendrait-elle une explication à cela, mystère...
j'ai choisi son article avant tout parceque je l'ai trouvé interessant et vivant.
C.L.

Guy Boyer est directeur de la rédaction de Connaissance des arts, journaliste et écrivain, il fait une emission sur radio classique tous les jeudis matin, dans le journal de la culture de Jean Luc Hess.

Information sur la galerie Saatchi :

La galerie saatchi est une galerie d’art contemporain, créee par Charles Saatchi en 1985 à Londres. cette galerie a eu une influence majeure sur l'art britannique depuis son ouverture.
Elle s'est tournée ensuite vers une nouvelle génération d'artistes anglais, les Young British Artists. En juillet 2007, Charles Saatchi manifeste sa volonté d’ouvrir un musée gratuit d’art contemporain. La création du site internet Saatchi : en 2006, pendant la période de déménagement, le site de la galerie met à disposition une section libre accès, où les jeunes artistes présentent leurs travaux. (source de la biographie :wilkipédia, l'article est très complet sur le sujet).
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