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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 16:03
En 2008, une grande rétrospective lui a été consacrée, organisée par trois musées : la Tate Britain de Londres (février-mai), le Musée d'Art moderne de la ville de Paris(juin-septembre), et la Schirn(Shirn Kunsthalle ou Schirn Kunsthalle Frankfurt) de Francfort (octobre-janvier).



En allant voir l'exposition Peter Doig, je ne m'attendais à rien de précis, ne connaissant pas son oeuvre. Je mis un pied dans un monde, un monde de poèsie finement travaillé. J'imagine l'artiste minutieux, car sa peinture n'est pas dans le mouvement mais plutôt dans l'application.
Il crée différentes couches de peinture sans alourdir son travail avec trop de matière ; il utilise des effets de lavis, de coulures et vaporise la peinture en superposition, ce qui crée un univers aèrien, entre rêve et réalité.
Sa toile nous rappelle des impressions de tissus. Peter Doig a une technique picturale qui pourrait se suffire et rester dans l'abstraction pourtant, il rajoute à son oeuvre une dimension narrative.


Il représente une maison isolée, un reflet dans un lac(nottament un canoée, la nature(forêt, champs), des paysages urbains. Ses peintures donnent une impression de vide et d'espace. On se retrouve alors dans un univers mystérieux proche du polar, où différentes formes de présence humaine apparaîssent. Lorsque ses personnages sont plus lisibles, ils se révèlent étranges.

L'artiste a toute une réflexion et une recherche picturale pour les trouver. Ainsi pour le tableau : "Houses of pictures", l'homme qui regarde la vitrine est un passant pris en photo :
"quand j'ai aperçu un homme vêtu un peu comme Johnny Cash, avec un manteau long et un chapeau noir, en cuir, de longs cheveux noirs et des bottes de cowboy...l'ai tout de suite photographié"(extrait du livre « Peter Doig » d’Adrian Searle, Kitty Scott, Catherine Grenier, col. Phaidon).
 Les deux personnages dans "Auberge à Muldentalsperre, 2000-2002", semblent déguisés ; l'artiste s'inspire d'une photo de lui-même et d'un ami costumés. "Je crois que j'ai plus de plaisir à peindre un costume et l'attitude d'une personne induite par son vêtement que la chair"(extrait du livre « Peter Doig » d’Adrian Searle, Kitty Scott, Catherine Grenier, col. Phaidon).



Une des singularités de Peter Doig est qu'il utilise une partie de son atelier avec son ami Che Lovelace, pour faire une salle de projection, une fois par semaine, où l’entrée est gratuite. Il crée lui-même l'affiche le jour de la sortie du film. C.L.

Né en Ecosse en 1959, Peter Doig a été élevé à Trinidad et au Canada. A l’âge de 20 ans, de retour en Grande-Bretagne, il suit des études artistiques à Wimbledon School of Art, puis à Saint Martin’s School of Art entre 1980 et 1983. En 1989, il reprend des études à Chelsea School of Art, après un séjour de trois ans au Canada. Dès le début des années 90, son travail est reconnu, notamment grâce à une exposition personnelle à la Whitechapel Art Gallery en 1991. Son approche très caractéristique de la peinture lui permet une reconnaissance sur la scène internationale.
(biographie reprise sur http://www.artscape.fr/peter-doig-musee-art-moderne-ville-paris/).
 

Commentaires à partir de l’article de Guy Boyer sur Connaisance des arts :

« Voici une exposition d’art contemporain dans un musée que l’on attendait avec impatience. Peter Doig, artiste écossais né en 1959, était l’un des rares peintres présents lors de l’accrochage de réouverture du nouveau MoMA à New York. Soutenu par le publicitaire et collectionneur anglais, Charles Saatchi, il a vu sa cote s’envoler en février dernier, lorsque sa toile, White Canoe (1991),
a été adjugée dix millions de dollars. Un prix record pour un artiste qui ne fait pas partie du top 10 mondial... d’autres, dont je fais partie, ne lui concèdent qu’un savoir-faire savant.
Dans ces grands formats, on retrouve tout mélangés les sujets de Bonnard, l’expressionnisme de Munch, les couleurs de Van Gogh, l’ironie d’Ensor…
Chaque toile est parfaite dans l’équilibre de sa composition, la répartition habile des touches de couleurs, le choix du sujet (nature calme et éternelle, maisons au milieu de la forêt, personnage solitaire, atmosphère pleine de mystère) mais il y manque la force et la conviction que l’on est en droit d’attendre pour un artiste de cette trempe. Tout baigne dans une ambiance ouatée très New wave.
L’œuvre est un pot-pourri de citations, piquées aux grands maîtres du passé. Certes il s’agit de peinture, support mal aimé depuis une trentaine d’années, mais l’on pourrait convoquer ici vingt peintres français tout aussi habiles et sans doute beaucoup plus engagés. Qu’on nous les montre ! »
Guy Boyer connaissance des arts

Il suffit d’être face à une œuvre de Peter Doig, pour savoir que nous sommes devant une œuvre contemporaine ; nous sommes là et non devant une œuvre passée appartenant à Bonnard, Van Gogh ou Ensor.
L’artiste a le droit d’être en continuité avec d’autres artistes, de transmettre et de prendre. Si Guy Boyer attend de l’engagement, je lui demande « en quoi ».
Car dans son article, le terme "engagement" n'est pas défini ; qu'attend-il ? une peinture sociale,  politique,  une spécificité picturale ?
L’artiste a le droit de s’engager dans un univers de tranquillité, habité d’étoiles et de flocons de couleurs, dont nous avons tous besoin(ce qu’il semble avoir oublié).
L' art est « normalement », un lieu de liberté où chacun exprime son univers de differentes façons. Les artistes n’ont pas les mêmes choses à dire, et c’est tant mieux, car s'ils étaient dans cette obligation, cela porterait un autre nom.
Guy Boyer semble également s'étonner du "prix record" de l'oeuvre, sa ponctuation "..." en fin de phrase, sous entendrait-elle une explication à cela, mystère...
j'ai choisi son article avant tout parceque je l'ai trouvé interessant et vivant.
C.L.

Guy Boyer est directeur de la rédaction de Connaissance des arts, journaliste et écrivain, il fait une emission sur radio classique tous les jeudis matin, dans le journal de la culture de Jean Luc Hess.

Information sur la galerie Saatchi :

La galerie saatchi est une galerie d’art contemporain, créee par Charles Saatchi en 1985 à Londres. cette galerie a eu une influence majeure sur l'art britannique depuis son ouverture.
Elle s'est tournée ensuite vers une nouvelle génération d'artistes anglais, les Young British Artists. En juillet 2007, Charles Saatchi manifeste sa volonté d’ouvrir un musée gratuit d’art contemporain. La création du site internet Saatchi : en 2006, pendant la période de déménagement, le site de la galerie met à disposition une section libre accès, où les jeunes artistes présentent leurs travaux. (source de la biographie :wilkipédia, l'article est très complet sur le sujet).
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